LesParolesdeKristine
Dec 7, 20212 min
Confinée avec Proust à Dordrecht
La semaine dernière j’étais plus ou moins confinée à Dordrecht, la ville où je suis née aux Pays Bas. Alors que j’ai passé quelques jours à Dordrecht, pour rendre visite à ma famille et mes amies, j’ai été informée de me mettre en quarantaine pendant dix jours à mon retour en Suisse. J’ai tout de suite décidé de rester plus longtemps, dans l’espoir que cette mesure serait retirée (et voilà).
Je suis toujours contente d’être là, le seul regret était de ne pas avoir apporté mon livre de Proust (trop épais).
Quelle surprise de découvrir que Proust a visité ma ville natale. Il était en voyage en Hollande pour admirer les grands maîtres comme Vermeer et Albert Cuyp. Il y a écrit deux poèmes, dans une lettre à son ami Reynaldo Hahn, et il parle de mon quartier….
Dordrecht (1902)
Ton ciel toujours un peu
bleu
Le matin souvent un peu
pleut
Dordrecht endroit si beau
Tombeau
De mes illusions chéries
Quand j’essaye à dessiner
Tes canaux, tes toits, ton clocher
Je me sens comme aimer
Des patries
Mais le soleil et les cloches
Ont bien vite resséché
Pour la grand-messe et les brioches
Ton luisant clocher
Ton ciel bleu
Souvent pleut
Mais dessous toujours un peu
Reste bleu.
Et quel poème ! Il y parle des canaux, des toits, des clochers, Dordrecht n’a changé en rien . Et il décrit le mauvais temps perpétuel, il a plu tous les jours quand j’étais là .
Ce poème était accompagné d’un dessin de la main de Proust (‘quand j’essaye à dessiner tes canaux, tes toits, ton clocher’). Une église, des toits et un port. Quelle église ? Je ne suis pas encore sûre, je vous le dirai dans mon prochain Blog.
Kristine